Déchirure méniscale : doit-on opérer?
Aux États-Unis, près de 1 800 000 interventions par arthroscopie au niveau du genou sont pratiquées à chaque année. 690 000 d’entre elles sont des méniscectomies partielles du genou (ablation partielle du ménisque). Fort populaire aussi au Canada, cette intervention est fréquemment utilisée dans les cas de déchirure méniscale.
Il y a plusieurs années, les méniscectomies totales (ablation complète du ménisque) étaient davantage pratiquées lors de lésions méniscales. Puis, au fils des recherches et des avancées technologiques, cette méthode fut graduellement abandonnée. En effet, les chercheurs et spécialistes comprennent davantage les rôles importants que jouent les ménisques ainsi que les conséquences indésirables qu’emmène l’absence de ces-derniers.
Les ménisques jouent un rôle primordial de répartition des charges dans l’articulation du genou. De même, ils assurent la lubrification de l’articulation en gérant l’absorption et la sécrétion de liquide synovial. Enfin, ils stabilisent l’articulation en participant à la limitation des mouvements permis par le genou.
Ainsi, avant d’envisager une quelconque opération, le concept de «préservation méniscale» prend de l’ampleur. Elle comprend :
La méniscectomie la plus partielle possible ;
L’abstention de tout traitement chirurgical devant une lésion méniscale asymptomatique et/ou stable ;
La réparation méniscale.
Mais encore aujourd’hui, plusieurs recherches scientifiques récentes remettent en question le choix d’une méniscectomie partielle plutôt qu’une bonne rééducation en physiothérapie. Les études tendent à démonter que même l’ablation d’une petite partie d’un ménisque décuple les chances de développer de la gonarthrose (arthrose du genou) de façon précoce. De plus, les observations à long terme distinguent peu de différences entre la condition d’un genou d’une personne qui aurait subit une réparation méniscale et un genou non-opéré qui aurait eu une réadaptation adéquate.
Il est intéressant de savoir qu’une proportion modérément importante de la population vaque à leurs occupations quotidiennes sans savoir qu’ils ont, eux aussi, une lésion méniscale. Assez fréquemment, ces lésions sont asymptomatiques et ne nuisent d’aucune façon au bon fonctionnement de l’articulation.
Toutefois, voici quelques signes et symptômes qui peuvent vous mettre la puce à l’oreille quant au besoin de consulter un médecin ou un physiothérapeute :
Vous ressentez des douleurs à un ou aux deux genoux pendant et/ou après un exercice, de la marche ou un accroupissement.
Vous avez une sensations de blocage du/des genoux, lorsque vous pliez et dépliez ceux-ci. Souvent, la personne aura de la difficulté à déplier le genou complètement.
Il faut se rappeler que dans les cas de lésions méniscales, selon l’atteinte, la chirurgie n’est pas la seule option. Prenez le temps de discuter avec votre médecin des différentes avenues qui s’offrent à vous.